Capture, transport et lieux de lâchers des ours brun pyrénéens

Dossier de Concertation - Les Pyrénées avec l'Ours
Modalités techniques et administratives (4)

Période de capture - relâcher

Afin d'éviter de relâcher les animaux juste avant la période d'estive (où les troupeaux domestiques se trouvent en montagne), le premier renforcement sera effectué à l'automne 2005. Il faut souligner qu'à cette période les chances de capturer un ours sont nettement plus faibles qu'au printemps étant donné la grande disponibilité alimentaire (troupeaux, faînes, glands...) et donc la difficulté à attirer un animal sur un appât. Il est donc possible que pour des raisons techniques, il n'y ait pas de capture effective des individus à réintroduire à l'automne.

La campagne de capture commencera début septembre et sera suspendue le cas échéant vers le 10 octobre 2005 car au-delà les conditions de piégeage sont plus difficiles et le délai d'adaptation de l'ours à son nouvel habitat plus court avant l'entrée en tanière.

Méthode de capture et transport

Dans le pays source, les sites de piégeage sont choisis dans des zones fréquentées abondamment par des ours. On tente d'attirer les animaux en installant des appâts (viande, maïs). On peut aussi piéger à l'affût, dès qu'un site est régulièrement visité. La télé-anesthésie directe de l'animal libre à l'aide d'un fusil hypodermique peut être envisagée dans des conditions particulières (bonne visibilité, absence de vent fort...). La capture au moyen d'un lacet à patte relié à une alarme radio est plus habituelle. Les sites doivent être choisis en forêt, sur des critères d'accessibilité et de sécurité stricts. L'intervention sur l'animal piégé doit être très rapide, dans l'heure qui suit le déclenchement de l'alarme afin de réduire les risques de blessure de l'ours.

Une fois l'ours pris dans le piège et anesthésié, diverses opérations sont effectuées: mesures de l'animal et examen clinique général; prélèvements de sang, de peau, de poils, d'une dent (pour déterminer son âge) et de fèces ; marquage de l'animal par tatouage, marques auriculaires de couleur, puce électronique auriculaire, émetteur intra-abdominal et collier; réalisation de soins vétérinaires (un déparasitage complet, désinfection et piqûre de pénicilline).

Puis l'animal est transporté à l'aide d'un brancard dans la cage installée dans le camion. La cage est cylindrique pour éviter que l'animal ne se blesse. Elle est munie d'un système de vidéo surveillance permettant au personnel présent dans la cabine de surveiller le comportement de l'animal durant tout le trajet.

Le transport routier est le mode le plus adapté: disponibilité du véhicule en permanence et temps de trajet correct. Le transport aérien est plus difficile à mettre en œuvre, car il nécessite de réserver sur une période qui peut être longue (période de la capture) une place pour le transport de la cage de l'animal. Il implique également de nombreuses manipulations de la cage et de changements d'environnements (transport camion - aéroport, embarquement - débarquement de l'avion) stressant pour l'animal.

Lieux de lâchers

Le lieu du site de lâcher se révèle important car les résultats montrent qu'il conditionne, dans une certaine mesure, le comportement spatial ultérieur des ours. L'environnement immédiat (2-3 kilomètres) autour du lieu de lâcher doit présenter des sites de refuges très calmes permettant à l'ours de récupérer en toute quiétude pendant les jours qui suivent le lâcher. L'accès par piste au site de lâcher facilite le transport de la cage par véhicule. Les lieux de lâcher seront choisis en fonction des propositions effectuées. Il serait souhaitable de disposer d'au moins deux lieux répartis dans les Pyrénées occidentales et centrales de façon à alimenter les deux noyaux de population.

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